Axe 2 : Participation sociale et citoyenne
L’inclusion des personnes tout au long de leur avancée en âge intègre aussi les questions du maintien de leur participation sociale et citoyenne. Cet axe ouvre la question de la citoyenneté la vie durant, de l’implication dans la Cité par l’action bénévole, l’engagement politique et syndicale et les autres formes de lien au collectif et à l’espace public. Les recherches menées par la Chaire ont pour objectif d’identifier les phénomènes de décrochage citoyen avec l’avancée en âge en tentant d’en déceler les causes. L’enjeu est considérable pour le milieu associatif qui fait face à un vieillissement des bénévoles et au problème de leur renouvellement. Des pans entiers du secteur associatif (solidarités, culture, sport, …) et syndical dépendent du bénévolat régulier des seniors. Comment appréhender ces liens, mieux les comprendre et saisir les besoins à la fois des organisations et des citoyens âgés aux différentes étapes de leur parcours d’engagement ?
Au-delà de la seule question des engagements formels, la Chaire s’interroge sur la manière dont les sociétés contemporaines pensent l’inclusion des personnes âgées dans l’espace public. Cela peut déjà prendre la forme d’une interrogation sur la manière dont la citoyenneté s’exprime avec l’avancée en âge avec, notamment, l’une de ses expressions fondamentales qu’est participation au vote.Quels sont les effets de l’avancée en âge sur l’exercice de la citoyenneté à travers le vote? Comment comprendre les raisons de la chute de la participation électorale des plus de 80 ans en France et dans certains pays européens ? ( voir si on met un tableau pour illustrer) sourceQuels sont les freins et leviers à la participation électorale et à l’exercice d’une citoyenneté active au grand âge ?Ces questions de recherches balisent une partie des travaux initiés dans le cadre de l’axe 2.
La question de la participation aux décisions renvoie à la fois aux dispositifs institutionnels mais aussi aux méthodes. Comment, par exemple des outils à visée inclusive comme le programme « ville amie des aînés » développé par l’Organisation Mondiale de Santé (OMS), induisent-ils au travers de cadres et de méthodes, des formes d’opérationnalisation du principe d’inclusion des aînés ? Peut-on en évaluer les effets concrets de ces démarches sur les aînés qui y participent et sur les décisions publiques ?
Les sciences politiques posent la question de la participation des aînés aux décisions interpelle directement la démocratie participative et sanitaire et leur fonctionnent en France et dans différents pays. Si l’on conçoit l’expression de la citoyenneté par ces mécanismes, on peut en envisager des formes actives à partir de la participation aux décisions collectives dans tous les domaines de la vie sociale (par exemple, conseils de résidents, conseils des seniors, comités consultatifs). Il s’agit de développer la recherche pour comprendre les modèles à l’œuvre, de les comparer, mais aussi de les évaluer au regard des objectifs qu’ils se fixent.
Au-delà de sa déclinaison formelle, juridique et institutionnelle, la participation aux décisions relève aussi de la nature et de l’éthique de la relation sociale dans les interactions au quotidien. La réflexion porte alors sur l’enjeu des pratiques encourageant l’inclusion dans les processus décisionnels au plus près des interactions avec les personnes âgées. S’il existe aujourd’hui un ensemble de dispositifs, de méthodes et de pratiques qui soutiennent la participation sociale et citoyenne des aînés aux processus décisionnels, comment les appréhender et les comparer ? Comment intégrer la complexité des relations en jeu dans les interactions quotidiennes des pratiques professionnelles, mais aussi avec les proches et les aidants ? L’injonction à substituer le « faire pour » par le « faire avec » résume en partie les ambitions de ces démarches. Quelles en seraient les forces et les limites ? Comment comprendre les résistances — personnelles, familiales ou professionnelles— à s’engager dans ces dynamiques ? Ces injonctions font écho aux slogans développés sur le plan collectif par certains mouvements sociaux qui portent le slogan « rien sur nous sans nous » (nothing about us without us). Il s’agit alors pour la Chaire de tenter de favoriser la réflexion sur les discours et les actions collectives de ces représentants de la société civile tant sur le plan local, national qu’international.