Axe 1 : Territoires et environnements inclusifs
Adapter les territoires au vieillissement
Un des premiers angles d’analyse sur les formes d’inclusion et l’exclusion face à l’avancée en âge renvoie à une lecture par l’étude des environnements physiques (habitat, infrastructures, territoires) et immatériels (services, interfaces technologiques adaptées, cultures plus ou moins intégratives ou âgistes, …). Les périmètres de ces recherches peuvent se décliner à différentes échelles du « chez soi », qu’il s’agisse de l’habitat individuel ou collectif, aux territoires qu’il s’agisse du quartier, de la ville, de la métropole ou du village.
En quoi des espaces particuliers seraient-ils moins favorables à l’exclusion et plus propices à l’inclusion des personnes âgées avec l’avancée en âge (présence/absence de commerces de proximité, de transports, d’offre de santé, d’activités sociales et citoyennes par exemple) ? Comment penser et agir « sur » et « avec » ces environnements en lien avec les personnes âgées pour soutenir leur inclusion ? Par quels moyens peut-on accompagner ou développer les solidarités collectives à l’endroit des populations vieillissantes dans les grandes métropoles, en contexte périurbain, comme dans les petites villes et en milieu rural ? Comment lutter contre l’absence de services de proximité, les déserts médicaux, la difficulté des transports, mais aussi l’adaptation des logements et des services à la personne pour prévenir l’isolement et la solitude en luttant contre le délitement des solidarités de proximité ?
Des environnements physiques aux environnement virtuels : quelles inclusions ?
L’approche environnementale pose aussi la problématique des processus d’inclusion/d’exclusion par les environnements virtuels. Nombreuses sont les questions de recherche qui interrogent la mobilisation des NTIC dans la construction d’environnements adaptés aux besoins liés au vieillissement des populations.
Schématiquement, les nouvelles technologies renvoient à deux grands groupes : les technologies d’aide et de soins, y compris les dispositifs robotiques, et les technologies de l’information et de la communication. Elles peuvent constituer, sous certaines conditions, des outils susceptibles d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées et des aidants familiaux. Ces technologies peuvent sécuriser les personnes (via des dispositifs de télémédecine, téléalarme, etc.) mais aussi soutenir leurs interactions sociales et assurer un accès à l’information et aux services.
Des questions centrales de recherche sont en jeu pour les Sciences Humaines et Sociales comme pour les autres disciplines. Sous quelles conditions les technologies et leurs usages sociaux peuvent-ils participer d’une société plus inclusive pour tous ? Dans la société de la connaissance, les nouvelles technologies peuvent-elles œuvrer pour une meilleure inclusion des personnes âgées plutôt que d’accroître des formes d’exclusion telles que l’illettrisme numérique, l’inadaptation des supports informatiques aux déficits sensoriels et cognitifs ? Comment l’Intelligence Artificielle (IA) peut-elle impacter le secteur du vieillissement et contribuer à un allongement de la durée de vie en bonne santé et à la qualité de vie ? En quoi ces avancées sont-elles ou non porteuses d’inégalités ?
Sur le plan éthique, ces questions impliquent des interrogations clés sur les choix en matière de recours à ces outils, leur mode de conception et l’acceptabilité au regard des principes de respect de la vie privé et de l’intimité, sans oublier la question des libertés individuelles et collectives. Il s’agit de comprendre comment les technologies qui promettent d’œuvrer au renforcement de l’autonomie et de la qualité de vie au nom du « bien-vieillir » et du vieillissement en santé intègrent ces principes fondamentaux.